Dans le Vêtement, Il y a une Poche
Dans la Poche, un Carnet
Dans le Carnet, une Lettre
Et Voici cette Lettre:
07.09 - 13.10.2012
PRESS RELEASE
press release (english & french)
biography
press articles
illustrations
anyspace - 59 rue Van Eyck straat B-1050 Brussels - t: +32 471 88 26 17
www.anyspace.be
Jean-Baptiste MAITRE 07/09 - 13/10/2012
Dans le Vêtement, Il y a une Poche
Dans la Poche, un Carnet
Dans le Carnet, une Lettre
Et Voici cette Lettre:
The Anyspace Gallery is pleased to present this first exhibition in Belgium by Jean-Baptiste
Maitre. The title of the exhibition was borrowed from a book by Conan Doyle. When read, this sentence
generates a mental motion similar to a camera travelling. It jumps into a garments pocket to reveal a
hidden notebook with a letter inside. This work is directly linked to the recent works of the artist which
deals with the mental construction of images, notably those representing artworks, their
representation through media and their presence within the gallery exhibition space.
It is of common knowledge that a large number of artworks deal with representation process:
photographs, films, documentaries, texts or even simple conversations which describes and builds the
mental image we can get from all sorts of shapes and volumes produced by artists. This process
transforms the exhibition space within the viewer's mind - directly opposed to the exhibition space.
Poster of the film 'Deep Throat' (1972) introduces the show. It deals with the notion of space by
being retouched and stuck onto the window of the gallery. Deep Throat Expanded is composed of an
original poster cut into 25 equal parts. When exhibited, they are meant to be spread all over, thus
covering the entire surface. If the exhibition surface is smaller than the poster itself, the different parts
are superposed, contracting the image (which becomes Deep Throat Contracted).
In the series of drawings: Various combinations of camera movements using dolly tracks
following parts of Sol LeWitt wall drawing #138: “Circles and Arcs from the midpoints of four sides, July
1972, the artist presents various plans through different camera's motions inspired by a drawing by Sol
LeWitt virtually presented on the floor. The plans suggest using the drawing's structure by Sol LeWitt
as a guideline through various video sequences which clearly show the exhibition options within the
gallery space.
The series Brush strokes magazine point out various views of the exhibitions printed and
organized in order to respect the shape and the layout of art magazines. A flat brushstroke creates a
clear contrast with the perspective of the exhibition space presented within the image.
The exhibition also refers to the way the artworks are mounted, communicated through the
image, animated or not, and the way this specific presentation changes the works and the ideas they
generate. The video Fitting frames is an excerpt from a documentary made in 1965 by Mike Wallace on
the occasion of the exhibition 'The responsive eye' at the MoMA (NYC). The sequence used shows an
artist (Richard Anuszkiewicz) making an abstract geometric painting within two minutes time thanks to
a technique of his own. The sequence was re-edited and the images of the film reorganized so that
every stage of the painting are synchronized, placed on the same level of time. The process of the
making of the painting is visible but its logic is the one of the video medium, transforming the
description of the pictorial process used by the painter.
Jean-Baptiste MAITRE 07/09 - 13/10/2012
Dans le Vêtement, Il y a une Poche
Dans la Poche, un Carnet
Dans le Carnet, une Lettre
Et Voici cette Lettre:
La Galerie Anyspace est heureuse de proposer cette première exposition en Belgique de l'artiste
Jean-Baptiste Maitre. Le titre de l'exposition est tiré d'un livre de Conan Doyle. Lorsque cette phrase est
lue, il se crée un travelling mental plongeant de l'image d'un vêtement vers sa poche découvrant un
carnet dans lequel se trouve une lettre. Évoluant autour de ce mouvement suggéré, JBM propose
plusieurs oeuvres récentes traitant de la construction mentale des images, notamment celles
représentant des oeuvres d'art, leur représentation "médiatique", et leur véritable espace d'exposition (la
galerie).
Nombre d'oeuvres que nous connaissons le sont par le biais de représentations: photographies,
films documentaires, textes ou même simples conversations qui décrivent et construisent l'image
mentale que nous avons de certaines formes en volume produites par des artistes. L'espace de leur
exposition devient alors celui de notre imagination opposé à l'espace réel de la galerie.
En guise d'introduction à l'exposition, l'affiche du film 'Deep Throat' (1972), qui d'une certaine
manière traite de la notion d'espace, est retravaillée dans sa structure et placardée sur la vitrine de la
galerie. Deep Throat Expanded est constitué de l'affiche originale découpée en 25 parties égales. Chaque
élément est réparti de manière à couvrir la totalité de la surface sur laquelle elle est montée, quelle
qu'elle soit. Si la surface d'exposition est plus petite que l'affiche elle-même, les différentes parties se
superposent, contractant l'image (devenant Deep Throat Contracted).
Dans la série de dessins: Various combinations of camera movements using dolly tracks following
parts of Sol LeWitt wall drawing #138: 'Circles and Arcs from the midpoints of four sides', july 1972,
l'artiste propose le plan de plusieurs mouvements de caméra possibles dans l'espace de la galerie, à
partir d'un dessin de Sol LeWitt appliqué virtuellement au sol. Ces plans proposent d'employer la
structure du dessin de Sol LeWitt comme un guide pour de possibles séquences vidéo évoluant dans
l'espace de la galerie et montrant ce qui pourrait y être exposé.
La série Brush strokes magazine présente différentes vues d'expositions imprimées et agencées
afin de respecter l'apparence et la mise en page de magazines d'art. Un coup de pinceau a été appliqué
avant que l'encre d'impression ne soit sèche à l'emplacement de chaque oeuvre montrée dans chaque
image. Le coup de pinceau plat s'oppose à la perspective de l'espace d'exposition représenté dans
l'image.
L'exposition traite également de la façon dont les oeuvres d'artistes sont montrées,
communiquées au travers des images, animées ou non, et comment cette présentation spécifique change
les oeuvres et les idées qu'elles véhiculent. La vidéo Fitting frames est extraite d'un documentaire de 1965
par Mike Wallace réalisé à l'occasion de l'exposition 'The responsive eye' au MoMA de NY. La séquence
utilisée montre un artiste (Richard Anuszkiewicz) réalisant une toile géométrique abstraite en l'espace de
deux minutes grâce à une technique de son invention. La séquence a été remontée, les images du film réordonnées
afin de mettre sur le même plan temporel chaque étape de la réalisation de la peinture. Le
déroulé de la réalisation de la peinture est visible mais sa logique est celle du médium vidéo,
transformant la description du procédé pictural utilisé par le peintre.
Jean-Baptiste MAITRE (°1978, FR)
works in Paris and Amsterdam
EDUCATION
1998- 2003 Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, studio
Annette Messager, Paris, FR
1999- 2002 DEUG, Paris-4 Sorbonne University (Art History &
Archeology), Paris, FR
2002- 2004 Studio Photography class, Gobelins l'école de l'image,
École de la Chambre de Commerce et d'Industrie de
Paris, FR
RESIDENCIES
2012 PiST/// Interdisciplinary Project Space, Istanbul, TR
(January- October 2012)
2009-2010 Rijksakademie Van Beeldende Kunsten, Amsterdam, NL
2007-2008 Jan van Eyck Academie, Maastricht, NL
2003 Casino-Luxembourg / Forum d'art contemporain,
Luxembourg-ville, LU
SOLO EXHIBITIONS
2012 Anyspace Gallery, Brussels
Espace d'Art 1m3, Lausanne, CH (upcoming)
La Salle de Bain, Lyon, FR (upcoming)
2011 Gallery Martin Van Zomeren, VillaTokyo, Tokyo, JP
2011 Galleria Nicoletta Rusconi, Not on Sculpture, Milan, IT
2011 Gallery Martin Van Zomeren, Not Necessarily Words,
Amsterdam, NL
2008 DSM Office, A Personal Anthology Of Mediatic Images, Sittard,
NL
2008 GallerySpace JVE, Plywood as media, Maastricht, NL
2008 MissChina Gallery, Plywood as media, Paris, FR
GROUP EXHIBITIONS
2012 Art Brussels 2012, Brussels, BE
2011 Institut curatorial Head, CODEX (curated by Pierre Leguillon),
Geneva, CH
Anyspace Gallery, Coming Soon (vol.I), Brussels, BE (curated by
Fred Collier)
Zeil 17, Abbildung ähnlich, Frankfurt am Main, GE
Motel Campo, WALLPAPERism, Geneva, CH
Liste 16 art fair, Basel, CH
La Fabrique, Salon de Montrouge, Paris, FR
Mi-art, Milan, IT
2010 Nieuwe Vide, The Object Lag Intangible, A Play, Haarlem, NL
Rijksakademie, Open Ateliers 2010, Amsterdam, NL - catalogue
FIAC art fair, Paris, FR
Claudine Papillon Gallery, Partis pris, Paris, FR
Westergasfabriek, KunstVlaai, Amsterdam, NL
Minimarkt, Amsterdam, NL
ArtCologne art fair, Köln, GE
Nieuwe Vide, Form & Content, Haarlem, NL
Art Rotterdam art fair, Rotterdam, NL
Kunstraum Düsseldorf, 10 ausgewählte Positionen, (curated by
Michael Vots) Düsseldorf, GE
2009 Rijksakademie, Open Ateliers 2009, Amsterdam, NL -catalogue-
In-Situ/ F. Leclerc Gallery, Cultural memories/ Récits
Parallèles, (curated by Clément Dirié) Paris, FR -publication
Reinier Van Ewijk Projects, Innerconnections, Amsterdam, NL
2008 Bonnefantenmuseum, Chanting Baldessari, (curated by Paula
Van Den Bosch) Maastricht NL -catalogue
Slick 08 art fair, Paris, FR
La Générale, Second Life, Paris, FR
FLACC, Open Days, Genk, BE
2007 Jan van Eyck Academie, Video Weekend, Maastricht, NL
2006 Agence Borderline, Be my lucky number, Esch-sur-Alzette, LU,
2005 Miss China Gallery, Videobox#2, Paris, FR
2004 ENSB-A, Urbanismes, Paris, FR
2ème Biennale de St. Cloud, D'un espace à l'autre, St. Cloud, FR -
publication
2003 Casino/ Forum d'art contemporain, Hybrid-liquid workshop
exhibition, Luxembourg, LU
A.Messager studio ENSBA, graduation exhibition, Paris, FR
2002 SKC Centrum, Pont des Arts, Beograd, RS
(Selected) FILM / VIDEO SCREENINGS
2012 SensoProjekt video screening, Maison des ensembles, Paris, FR
2011 Le Silo Film program and lecture, Institut National d’Histoire de
l’Art, Shaped Cinema, Paris, FR
2011 Light Box, Centre Pompidou-Bureau des Vidéos/ JRP Ringier,
Shaped Cinema, Paris, FR
2010 Guggenheim Museum, Why Do Things..., in Play Biennial Short
list video program, New York, USA
2010 Light Box, Centre Pompidou-Bureau des Vidéos/ JRP Ringier,
BonnefantenMuseum Sculptures Report, Paris, FR
2009 Fondation Ricard, BonnefantenMuseum Sculptures Report, in
Cultural Memories..., Paris, FR
2008 Swiss Institute, An Interview with Jayson Blair, in Eternal Tour
Festival, Roma, IT
2001 Rencontres internationales Paris/ Berlin, FR/ GE
LECTURES / WORKSHOPS
2008 Pages Magazine (Rotterdam), talk, Instances Of Translation,
Teheran, IR
2008 ABKM school of Fine Art, Workshop facilitator, The Ecology of
Art, Maastricht, NL
2008 JanVanEyck Akademie, Lecture A photographic metalogue, in
Opening Week, Maastricht, NL
2007 KunstFabriek, Workshop participant The department of
Reading, Berlin, GE
2007 Avans Hogeschool/ AKV St Joost, Lecture, Experience in
Beirut, Den Bosch, NL
2007 JanVanEyck Akademie, Lecture, Anticipating XXIst century’s
iconography, in Opening Week, Maastricht, NL
PUBLIC COLLECTIONS
2011 Stedelijk Museum, Amsterdam, NL
DSM, Sittard, NL
2010 Rijksakademie collectie, Amsterdam, NL
PRIZES
2012 PiST-Istanbul/ Mondriaan Fund, residency prize, TR
2011 BASISstipendium, Fonds BKVB, NL
2010 Tom and Yvonne De Swaan Fellowship, NL
2009-2010 Institut Francais des Pays-Bas, NL
2007-2010 Research fellowship Dutch Ministry of Culture, Education
and Science, NL
2003 AFAA, photography project: 'Typology of Wastelands in
Beirut', FR
2001 Peggy Guggenheim Collection Internship (USA), Venice, IT
PRESS REVIEWS (articles in the following pages)
Dutch and English language
2011 (September) article ArtForum, by Giorgio Verzotti
2011 (April) Press interview Metropolis M, by Tessa Verheul
2011 (March) Press review Kunstbeeld, by Roos Van Der Lint
2011 Press release Galerie Martin Van Zomeren, ‘Not Necessarily Words’
2010 Web article Radio Netherlands Worldwide, by Philipp Smet
2009 (December) Press review Tube Light Magazine, by Tanja
Baudouin
2008 (November) Press interview Zuiderlucht newspaper, by Duncan
Liefferink
2009 Catalogue extract Bonnefantenmuseum Maastricht Chanting
Baldessari, by Paula Van Den Bosch & Agatha Jastrzabek
2009: Press release DSM gallery space Sittard, by Catharien Romijn
French language
2011 Press Release Codex, by Pierre Leguillon
2011 Catalogue extract Salon de Montrouge 2011 by Clara Schulmann
2011 Press article Code 2.0 magazine by Clément Dirié
2010: Publication extract Galerie In Situ/ F. Leclerc, Cultural memories/
récits para!èles by Clément Dirié
2010: Press release Claudine papillon Galerie, Partis Pris by Claudine
Papillon
2011: Press Release Light Box-Bureau Des Vidéos Shaped Cinema
2010: Press release Light Box-Bureau Des vidéos Why Do Things Get In
A Muddle / Bonnefantenuseum Sculptures Report
Jean-Baptiste Maitre
Article published in english language in ArtForum Magazine
Giorgio Verzotti, September 2011
A young French artist based in Amsterdam, Jean-Baptiste Maitre is engaged in a project that might be
described as the deconstruction of the modernist text. Not Necessarily Words, 2010, the work that gives
his solo show its title, appeared, at first glance, to be a piece of writing in yellow neon, inexplicably
turned off; then one realized that it was a skillfully molded ceramic bas-relief. The artist told me that
his intention is to compare the manual nature of a traditional artistic process with the industrial
techniques that were introduced into art by avant-garde practices in the 1970s.
Another work, Plywood as Media, 2008, is composed of several planks resting against the wall -or at
least so it seems. Here too, however, there is a mimetic play with materials, in this case slabs of
plaster on which the artist has silkscreened an image that suggests the texture of plywood. What you
see, in these works, is never what you get; Maitre overturns the very presuppositions on which his art
appears to be based, and he inserts himself, as it were, into a genealogy albeit one that he
simultaneously critiques.
Maitre's interest in art of the past pushes him to outright citation, and yet he avails himself of it
obliquely, in order to reveal that the object of his interest, more than works, artists, or movements, is
instead the ways in which artistic production is contextualized by the media that present, comment on,
and disseminate it. His subject, that is to say, is less the ontological status of the work of art than the
ideological system that creates and legitimizes it. Maitre does this, as noted above, with deconstructive
intentions. One telling example is the film Shaped Cinema, 2010, whose subject is a Frank Stella
catalogue published in 1970 by the Museum of Modern Art in New York. In a consciously old-fashioned
installation, the film is shown on the wall, using a small movie projector. One needed a bit of time to
grasp something familiar in the visual bombardment of shapes colors, and words to see typical details
of Stella's works, and to understand that these were pages from an art catalogue, the text of which was
rendered illegible by the fragmentation and velocity of the film's editing.
Working from these same images, Maitre made a series of contact prints, "Shaped Cinema", 2010. In
their deliberately unassuming black andwhite format, these pictures annihilate the chromatic richness
that is fundamental to Stella's poetics. Perhaps there is nothing more emblematic than a MOMA
retrospective catalogue for concisely expressing the rationalizing, organizing, systematizing, and, if you
like, normalizing function of official art history. Maitre has introduced emotional and creative disorder
into the catalogue's rational and perhaps more to the point institutional order, working on the effects of
a historical memory full of spaces and gaps, as ours is ever more dramatically becoming.
Giorgio Verzotti ArtForum magazine, September 2011
Translated from Italian by Marguerite Shore.
Jonge Franse kunstenaar brengt
afgeleide reconstructies van minimal art.
Article published in dutch language in Metropolis M Magazine, Tessa
Verheul, April 2011
Hoewel hij in verschillende media werkt, van fotografie en film tot installatie, omschrijft Jean-Baptiste
Maitre (1978) zichzelf als fotograaf. Maitre studeerde fotografie in Parijs en werkte, enige tijd als
(fotografisch) ontwerper bij een reclamebureau. De afgelopen jaren verbleef hij achtereenvolgens aan
de Jan van Eyck Academie in Maastricht en de Rijksakademie in Amsterdam.
Untitled Photographs of Sculptures (2008) is een vijfdelige fotoserie van minimalistische hout
sculpturen in de vorm van planken, elk geplaatst in een typisch museale setting (houten vloer, witte
muur). Op de vijf werken is overduidelijk een rasterprint met houtmotief aangebracht. Maitre speelt
hier met de illusie van het materiaal. Wie deze serie bekijkt, zou denken dat het foto's zijn uit een
tentoonstellingscatalogus, maar Maitre ontwierp zowel de sculpturen als de museumruimte digitaal.
Later vormden de foto's het uitgangspunt voor de sculpturen onder de titel Plywood as Media (2008),
die verwarrend genoeg dus een kopie zijn van het digitale origineel. Een ander voorbeeld van Maitres
formalistische aanpak, waarin hij speelt met de illusionaire eigenschappen van het materiaaL is Not
Necessarily Words (2010), een installatie waarbij de tekst met gele neonlichtletters op de muur lijkt te
zijn aangebracht. Het zijn echter geen tl-buizen, maar replica's van keramiek die lijken te schijnen,
maar dat niet werkelijk doen.
Dit vraagstuk van originaliteit beperkt zich bij Maitre niet alleen tot zijn materiaalgebruik. Ook eigent hij
zich expliciet de herkenbare, minimalistische vormentaal van Dan Flavin, Frank Stella en Bruce
Nauman toe. Zo bestaat de installatie Dan Around (2009) uit een Flavin-achtig arrangement van TL
buizen, maar dan, wederom, van keramiek. De zesdelige serie Shaped Cinema (Contact Prints) (2010) is
een directe appropriation van het werk van Stella. Maitre kopieerde via een ingewikkeld drukproces de
schilderijen van Stella en de catalogusteksten erover van toenmalig MoMA-conservator William Rubin
op een reeks filmrollen. De filmrollen doen denken aan een montage kamer of een doka, maar hebben
niets met cinema te maken, Shaped Cinema (Contact Prints) is een uitgeklede versie van het medium:
film zonder camera, zonder montage en zonder projectie, maar enkel als drager. Het is fotografie
vermomd als film.
De filmvariant van dit werk, getiteld Shaped Cinema (Motion Film) (2010), gaat een stap verder. Maitre
monteerde de filmrollen van Shaped Cinema (Contact Prints) tot een dertien minuten durende
projectie. Stella's Shaped Paintings, waarin schilderkunst een driedimensionale, sculpturale vorm
kreeg, wordt naar bewegend beeld vertaald en krijgt hierdoor een extra dimensie: tijd. Het is hjer dat
Maitre er echt in slaagt om zijn verwijzingen naar kunstenaars uit de jaren zestig en zeventig te
vertalen in een nieuw experiment. Maitre borduurt voort op hun methodologie, zonder enige restrictie.
Waar Stella met zijn gevormde doeken de rigide geometrische vorm van zijn schilderingen benadrukt,
worden in Shaped Cinema die vormen juist gedeconstrueerd. Hoewel Maitres aanpak door de
fragmentarische projectie enorm lijkt te verschillen van die van Stella, is zijn uitgangspunt hetzelfde:
puur gericht op de vorm. Shaped Cinema (Motion Film) toont dan ook overeenkomsten met de
structuralistische cinema van tijdgenoten van Stella zoals Stan Brakhage, afgezien van het feit dat het
ook steeds verwijst naar het oorspronkelijke werk. Kunnen dergelijke experimenten eindeloos worden
doorgevoerd zonder hun betekenis te verliezen? Maitre verwijst zelf naar 'entropie', een term uit de
thermodynamica die staat voor de mate van wanorde in een gesloten systeem, en specifiek de
interpretatie van deze term door Robert Smithson. Smithson stelde dat het afgebrokene ruimte biedt
voor iets nieuws: het is een voortdurende transformatie naar een nieuwe vorm. Niet voor niets neemt
Maitre een reproductie van Stella uit een catalogus en een vage herinnering aan het werk van Flavin
als uitgangspunten voor zijn installaties, en niet de originele kunstwerken. Het zijn deze subtiele,
continue verschuivingen in vorm en betekenis die zijn werk het beste typeren. Het is een spel met
originelen die eigenlijk al niet meer bestaan.
Tessa Verheul is kunst en filmhistoricus, Amsterdam
Maitres werk is te zien in:
- LightBox (filmprogramma) Centre Pompidou, Parijs (FR)
1 itm 30 april
- Salon de Montrouge 2011 La Fabrique, Montrouge (FR)
5 mei itm 1 juni
Alle foto's courtesy de kunstenaar en Martin Van Zomeren Gallery Amsterdam
Tessa Verheul Metropolis M magazine, April 2011
Young French artist provides referential
reconstructions of minimal art.
Article published in dutch language (english translation) in Metropolis
M Magazine, Tessa Verheul, April 2011
Although Jean-Baptiste Maitre works in various media, from photography and film to installations, he
describes himself as being a photographer. Maitre studied photography in Paris and worked for several
years as a digital image maker at an advertisement agency. The last couple of years he was a resident
at both the Jan van Eyck Academy in Maastricht and the Rijksakademie in Amsterdam. Untitled
Photographs of Sculptures (2008) is a series of five photographs of minimalistic wooden sculptures.
Shaped like planks, they are all set in a typical museum settings with white walls and wooden floors.
The wood grain that is visible on the five sculptures is obviously printed onto them. With this piece
Maitre plays with the illusion of the material. One who looks at this series of photographs, would think
they are pictures from an exhibition catalogue, but Maitre digitally designed both the sculptures and
the space of the museum. Later on these photographs would form the basis for a series of sculptures,
titled Plywood as Media (2008). Thus they confusingly enough, have become copies of a digital original.
Another example of Maitre's formalistic approach where he plays with the illusionary attributes of the
material is the work Not Necessarily Words (2010). This installation seemingly shows us a text written
with neon letters on the wall. However, they are not neon tubes. Instead they are ceramic replicas, that
look to be glowing, while in reality they are not. This question of originality in the work of Maitre goes
beyond his use of materials. He also explicitly appropriates the recognizable, minimalistic imagery of
Dan Flavin, Frank Stella and Bruce Nauman. The installation Dan Around (2009) for example, exists of
a Flavin-like arrangement of neon tubes, that, yet again, are made from ceramic. Shaped Cinema
(Contact Prints) (2010) is a direct appropriation of a work from Stella. Maitre, through a complicated
printing method, copied the paintings of Stella and the catalogue texts about these paintings of the
former MoMa curator William Rubin, onto a series of film strips. The film strips remind us of an editing
room or a darkroom, but in fact they have nothing to do with cinema. Shaped Cinema (Contact Prints) is
a stripped down version of the medium: film without a camera, without editing and without projection,
but only as the medium itself. Photography disguised as film. The film version of this piece, Shaped
Cinema (Motion Film) (2010), takes it even a step further. Maitre edited the filmstrips of Shaped Cinema
(Contact Prints) (2010), into a thirteen minute film. Stella's Shaped Paintings in which painting was
transformed into a three-dimensional, sculptural form, is being translated here into moving images,
thereby adding a new dimension to it: time. Here Maitre succeeds to translate his references of artists
from the sixties and seventies into a new experiment. Maitre builds on their methodology, without any
restrictions. Whereas Stella with his shaped canvases emphasizes the rigid, geometrical shape of his
paintings, Maitre on the other hand deconstructs these shapes in Shaped Cinema. Although Maitre's
approach seems to differ from the approach of Stella, the basis is actually the same: they both purely
focus on the shape. That is why Shaped Cinema (Motion Film) resembles the structuralist cinema of
contemporaries of Stella, like Stan Brakhage, apart from the fact that it continuously refers to the
original work. Can such experiments be pursued endlessly without losing their meaning? Maitre
himself refers to 'entropy', a term in thermodynamics, that stands for the amount of disorder in a
closed system and more specifically the interpretation of this term by Robert Smithson. Smithson
suggested that decay offers possibilities for something new: it is a continuous transformation of a new
shape. That is why Maitre chooses a reproduction from a catalogue from Stella and a vague memory of
a work from Flavin as the basis for a new work, and not the actual works of art. These subtle,
continuous shifts in shape and meaning really typify his work. It is a game with originals that actually
already doesn't exist anymore.
Tessa Verheul is an art- and film critic from Amsterdam.
Not Necessarily Words
Article published in dutch language in KunstBeeld Magazine, Roos van
der Lint, february 2011
Amsterdam
Op de afgelopen editie van de Parijse kunstbeurs FIAC presenteerde Martin van Zomeren een nieuwe
kunstenaar uit zijn galerie aan het internationale publiek: de Fransman Jean-Baptiste Maitre. Zijn werk
op de beurs bestond uit gebogen tl-buizen, die samen de woorden 'Usual lack of intent' verbeeldden.
De schaduw van de letters vormde een grillig en onleesbaar handschrift op de wand. Maitre (1978)
studeerde kunstgeschiedenis en fotografie aan verschillende instituten in Parijs, waarna hij in 2007
naar Nederland kwam voor een residency aan de Jan van Eyck Academie in Maastricht. Deze periode
werd gevolgd door een residency aan de Amsterdamse Rijksakademie van beeldende kunsten in 2009
2010. Momenteel woont en werkt Maitre in Amsterdam. De tentoonstelling 'Not Necessarily Words' is
zijn eerste solotentoonstelling bij Galerie Martin van Zomeren. Maitre is fotograaf en breidde dat wat
hem in het medium fascineert uit naar andere terreinen. Hij zoekt in zijn werk steeds de spanning op
tussen presentatietechnieken als fotografie en film, en de vorm en betekenis die deze technieken
genereren. Dit resulteert in werken die vaak minimalistisch ogen, Jean-Baptiste Maitre, Shaped
Cinema (Contact prints), 2010, photographic contact prints on Kodak paper, Lambda color print on
Kodak paper, 70 x 100 cm, Courtesy the artist and Galerie Martin van Zomeren maar een dubbelzinnige
betekenis in zich dragen. Voor 'YouTube Play. A Biennial of Creative Video', georganiseerd door het
Guggenheim Museum in 2010, werd Maitres film Why Do Things Get in a Muddie (2009) geselecteerd
voor de shortlist. In de film verschijnt de zin 'Why Do Things Get in a Muddie' woord voor woord in
beeld. Elke letter bestaat uit een aantal tlbuizen, die in positie worden gezet door de schaduw van
Maitre zelf. Zoals de titel 'Not Necessarily Words' doet vermoeden, zijn het opnieuw woorden die in
Maitres tentoonstelling centraal staan. Niet alleen in betekenis, maar vooral ook in vorm. De serie
Shaped Cinema speelt zich af rond een catalogus uit 1972 van het Museum of Modern Art over de
Shaped Canvases van Frank Stella. Maitre drukte de catalogus opnieuw af, ditmaal op 35 mm
filmstrips. De fragmenten van woord en beeld werden aan elkaar gemonteerd tot de stop-motion film
Shaped Cinema (2010) en Maitre maakte tevens eeri serie contactafdrukken.
Roos van der Lint
KunstBeeld magazine, February 2011
Why Do Things Get In A Muddle
Article published in dutch language in TubeLight Magazine, Tanja
Baudouin, 2009
In de studio van Jean-Baptiste Maitre hangen neonbuizen aan de muur die gebogen zijn in de
raadselachtige frases Near Form en Brite Werds. In een hoek zijn tl-buizen aan de plinten en de muur
vastgemaakt. De neonlichten en tl-lampen staan allemaal uit. dat ze van keramiek licht kunnen geven.
Bij nadere inspectie blijkt zijn gemaakt en dus geen Aan een andere muur studies voor een film die in
het midden van de ruimte wordt geprojecteerd. De video Why Do Things Get In A Muddle? kan aan twee
kanten worden bekeken op een scherm dat in een houten frame is geplaatst. Er is een deel van een
kale ruimte te zien dat lijkt op de hoek in de studio waar nu de keramische buizen zijn geïnstalleerd.
Eén voor één verschijnen tl-buizen in een patroon op de grond en tegen de muur. De buizen geven
licht, maar hebben de illusie aan en uit te knipperen omdat ze af en toe in het niets verdwijnen. Met
behulp van stopmotion en over elkaar geplaatste beelden spellen de buizen om de beurt de woorden
'why' 'do' 'things' 'get' 'in' 'a' 'muddle'. De Britse antropoloog en taalkundige Gregory Bateson
publiceerde in 1972 een metaloog met dezelfde vraag als titel. Volgens de definitie van Bateson is een
metaloog een gesprek over een probleem, waarbij het probleem niet alleen wordt besproken maar ook
wordt blootgelegd in de structuur van het gesprek zelf. Bateson's tekst Why Do Things Get In A
Muddle? bestaat uit een dialoog met zijn dochter waarin ze telkens afdwalen van de vraag. Bateson's
uiteindelijke antwoord is simpel gezegd gebaseerd op kansberekening: dingen raken in de war omdat
er een grotere kans is dat iets in de war raakt, dan dat het geordend wordt. Maitre's presentatie kan
worden begrepen als een metaloog omdat licht en taal zowel onderwerp als vorm zijn. Hij gebruikt de
tl-buizen om te schrijven met licht en raakt daarmee aan de essentie van fotografie en film. In zijn
studio worden motieven herhaald en kunstwerken gespiegeld getoond. De werken lopen door elkaar
heen, raken in de war. Woorden zijn pas begrijpelijk als de tl-buizen in het juiste patroon zijn
neergelegd en oplichten, zoals in de film gebeurt. Maitre verbeeldt hiermee het antwoord van Bateson
en probeert hiermee ook iets aan de orde te stellen over het maken van kunst. Wat maakt dat een
kunstwerk 'klopt'? Wanneer ontstaat uit de chaos van materiaal een coherent werk? Helaas wordt deze
probleemstelling nergens helder geformuleerd en vervliegt de gedachte zodra je de studio verlaat.
Tanja Baudoin
Tubelight magazine, December 2009
Jean-Baptiste Maitre solo show at
Galerie Martin Van Zomeren
Press release in english language at the occasion of the show ‘Not
Necessarily Words’ at galerie Martin Van Zomeren, Amsterdam,
February 2011
Martin van Zomeren is pleased to present ‘Not Necessarily Words’, Jean-Baptiste Maitre’s (B. 1978,
France) first solo presentation at the gallery. The exhibition consists of three different strategies of
presentation which compete with the mediation of art. Written means of communication such as
articles, catalogues, images and films which are mediating art forms are the artist’s working material.
In ‘Shaped Cinema’, several pages taken from a 1970 MOMA catalogue of Frank Stella’s Shaped
Canvases and its critical text by William Rubin are reprinted onto 35 mm Kodak film strips. The motion
film thereby produces flickering images of the fragmented catalogue, resulting in the deconstruction of
the discourse on Stella’s work. The installation ‘Plywood As Media’ presents us with a copy of a plank
using plaster and silkscreen prints that reproduces the pattern of plywood. Through depicting the
concept of ‘nature morte’ (‘still life’ in French literally translated to ‘dead nature’) Maitre gives back a
representational form to a shape quoted from minimalist vocabulary which focuses on the literal object
instead. In a similarly deceptive method, the artist presents a written statement ‘Not Necessarily
Words’, depicting what may seem at first sight the widely used contemporary form of neon signs.
Instead, one notices that it is created with a different medium - fragile ceramics. Jean-Baptiste Maitre
received his art history diploma from Paris-4 Sorbonne University as well as Fine Arts and studio
photography at both Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts and Gobelins-l’école de l’image
(2003). He worked as a Fine Art researcher at the Jan Van Eyck Akademy, Maastricht during 2007 -
2008 . In 2010 Maitre completed his residency program at the Rijksakademie van Beeldende Kunsten,
Amsterdam. Recent exhibition include ‘Play Biennial’, Guggenheim Museum, New York, ‘10
ausgewählte Positionen’ Kunstraum Dusseldorf (2010) and ‘Chanting Baldessari’,
Bonnefantenmuseum, Maastricht among others. ‘Not Necessarily Words’ is his first solo exhibition in
Amsterdam.
Dutch YouTube films a hit with the Guggenheim
article published in english language in the Radio Netherlands
Worldwide website, Septembre 2010.
Six Dutch animated films are through to the shortlist of the YouTube Play project, a collaboration
between the video-sharing website and the Guggenheim Museum. Out of 23,000 submissions, 125 have
been shortlisted. They include six films from the Netherlands - see below. The Guggenheim Museums
- in New York, Bilbao (Spain), Berlin, Venice and soon also Abu Dhabi - are home to the world’s great
modern artists. But the cutting-edge art of 2010 can often be found on the internet – and more
specifically, on YouTube. Guggenheim and YouTube called for submissions for a joint project, entitled
YouTube Play. A Biennial of Creative Video. They received 23,000 entries from 91 countries. The
organisation made a shortlist of 125 films, six of them from the Netherlands. All 125 shortlisted films
can be seen on the Guggenheim’s YouTube channel as well as in the museums themselves. On 21
October a jury of top artists and filmmakers will announce the 20 winning films. The shortlisted Dutch
submissions:
1. Cardboard by Sjors Vervoort (svervoor) Cardboard creatures turn up all over the city. The insects are
the creation of character designer and animator Sjors Vervoort.
2. Noteboek by Evelien Lohbeck (evelienlohbeck) Freelance artist Evelien Lohbeck’s paper notebook
works like a laptop computer. And on the screen you see her YouTube films, and discover that the
notebook is also a toaster and a make-up mirror.
3. Pasfilm 2000 by Harry De Dood (harry8571) The result of 40 years of consistently taking passport
photos, by Harry de Dood’ 1960-2002. The baby Harry changes into a toddler, a little boy, and so on. One
photo flows into another. In less than three minutes, we see more than 30 years of life flash by.
4. Revenge by Lernert Engelberts (lernertE) And egg waits for a champagne cork to pop. The film by
writer and director Lernert Engelberts (1977) is called 'Revenge'. The pop means the end for both the
champagne and the egg.
5. Walter, a dialogue with the imagination by Niels Hoebers (hoepla1001) Walter is an animated puppet
who appears in stop-motion films. His maker wants to make him understand he has no power over his
own existence.
6. Why Do Things Get in a Muddle by Jean-Baptiste Maitre (jeanbaptistem)
The French photographer Jean-Baptiste Maitre (1978) made ‘Why do things get in a muddle’. This
question gradually unfolds on the screen in letters made up of fluorescent tubes. Maitre trained in
France and the Netherlands and is currently a resident artist at the Rijksakademie van Beeldende
Kunsten in Amsterdam. Philipp Smet, Radio Netherlands Worldwide, September 2010
Picture from reality
article published in dutch language (english translation) in the
newspaper Zuiderlucht, Maastricht 2008.
Between 1998 and 2003 young journalist Jayson Blair caused a furor at the New York Times. He wrote
penetrating reports on shooting incidents and the war in Iraq. How did he manage to write so many
stories? And what about the numerous mistakes and inaccuracies that crept in these stories?
Gradually, it became clear that Jayson Blair hardly left the office and extensively copied texts by others.
Blair lost his job and briefly became a world news item himself. Photographer Jean-Baptiste Maitre
(1978), of Paris origin, made a work based on an interview with Jayson Blair. Maitre made a video in
which he says, with French accent, the lines of the original interviewer – only the interviewer’s, not
Blair’s. Meanwhile, light effects appear from a window, by means of a high-power spotlight and a
camera shutter. The monitor on which the video is screened is put up in a gallery of the JanVanEyck
Akademie and is a light source in its own right. There’s Blair’s untruthfulness and Maitre’s scrambled
representation of the interview: both are dissolved by the essence of film and photography, by light. The
work can be interpreted as a critique of journalistic manipulation. “That’s one way of seeing it,” Maitre
says, “but to me the story of Jayson Blair is very comparable to the way photography deals with reality.
I worked at an advertising agency. There, every image is processed. Photography and later film were
once media to represent reality in a direct and neutral way, which is absolutely an illusion. Even
ordinary, non-adapted photographs are very selective depictions at best. I traveled to Teheran this
summer and it didn’t resemble the pictures that I had seen at all. It is amazing how much trust people
put in images”. Maitre plays with the illusion of photography in other works too. He asked a number of
people to describe a snapshot. He then reconstructed the image on the computer by using existing
visual material. In a similar way, he composed images starting off from newspaper headlines. “In fact,
in my work I am trying to avoid taking responsibility for reproducing reality” Maitre admits. “I am
handing it back to the viewer. The image of reality will then take shape in their minds. I concentrate on
the material aspects of photography, on the light. I consider that a form of honesty towards the
medium”.
This article is based on an actual interview with Jean-Baptiste Maitre. Duncan Liefferink (translated by
Petra Van Der Jeught) Zuiderlucht newspaper,
September 2008
CHANTING BALDESSARI
BonnefantenMuseum Maastricht catalogue extract in english language
interview with Jean-Baptiste Maitre, Maastricht 2008.
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Catalogue Information:
Artists: BALDESSARI John ; KAMMA Eleni ; BUCHANAN Ruth ; KOOLEN Rachel ; MAITRE Jean-
Baptiste ; POSEHN Kristin ; QUERREC Stéphane
Authors: Paula Van Den Bosch, Glen Rubsamen, Agata Jastrzabek.
Editor: BonnefantenmuseumMaastricht Isbn: 978- 90- 7225- 149- 7
Language: english
Size: 27,5 cm/ 29 pages Printed texts and illustrations.
Year: 2008
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Jean-Baptiste Maitre is interviewed by Agata Jasztrazabek co-curator with Paula van den Bosch of the
exhibition Chanting Baldessari at BonnefantenMuseum Maastricht,
November 2008, January 2009.
Agata Jastrzabek: Tell me something about your studio practice. You don’t really shoot photographs
but you make images.
Jean-Baptiste Maitre: It comes from the fact that I didn’t have any studio in Paris. When I was an art
student I wasn’t going to school, therefore I didn’t really got used to work in a studio. After school I
thought I could deal with any kind of context to make my work. I started to do advertising, and I was
trying to make art works with the same tools I used to make those ads. It was basically computer
generated photographs and digital collage.
What kind of advertising photography were you doing ?
It was a mix of models, objects, landscapes, situations. I was trying to do my work in the same time and
I felt the limits of this kind of practice: you don’t confront your work with space, because you actually
never really print any of those images (I didn’t have shows, I didn’t have a studio, I kept everything on a
computer). I started looking for a studio and that’s how I ended up in the JanVanEyck academie. In the
JVE you cannot really produce any objects, it’s a residency for scholars (political philosophers,
psychoanalysts, etc.) based on seminars. But I had a studio space, and it was the beginning of a shift in
my practice. I continued to make images exclusively on computer, but now the background was set in
my studio space.
Can’t you shoot real photographs outside of your studio?
I was not trained for that. I did it once in Lebanon for a couple of month during a project that was
funded by the former AFAA (french ministry of foreign affairs): Typology Of Wastelands In Beirut. But it
felt quite useless: what you shoot does not reflect your experience. The only way to be honest in front of
your experience is to do photography in a small space (like your studio): you are more able to
understand what is going on.
Do you feel more honest with this approach?
I feel more comfortable. I like to do photography but I don’t want to choose a formal subject. I’m trying
to find excuses to make pictures. i’m not interested in a visual subject so to say. I think my real subject
is the medium of photography, its mechanical system but also the way it influences one’s culture.
So you don’t pretend to ...
...give truth to the world (even a mystic one).
In your first works (An Anthology of Mediatic Images, New evening standards, memories of tourism,
etc.) you re-used the same group of five or six models for all your images. I had this kind of rules I had
set up for myself. All my photographs were made on computer but I was using images of the same six
people to realise different digital montage: the characters in those three series you’ve mentioned
before are the same six persons. Later on I also re-used objects that I had already photographed.
What was important in choosing to work with the same models, or the same objects?
It was just to define a limit. Working in a studio space is a physical limit, and then you have to create
your own framework to play with your medium. Setting rules for yourself is just a way to find a border
to your own practice. Because with art, as you know, you can almost do anything so you need to find
your own borders. I feel more comfortable like that. It’s just a question of choice.
You said in a former conversation that your photographs “may follow some text
processes”- what is this procedure exactly?
As I said, after this experience in Lebanon I didn’t want to choose a subject but I still wanted to make
photographs. I tried to set up a process to generate images without being involved in the choice of what
it was showing. The main procedure was to interview people: For the work A Personal Anthology Of
Mediatic Images (see Illustration) I asked a group of people to describe photographs from newspapers
or magazines that they had like, for any reasons. They would write a small text about those images
(that I had never seen myself), and I would follow their testimony to recreate in studio these mediatic
images. It was weird, because their descriptions were so subjective and based on emotions that it was
like creating images without too much things to see.The models I used to make these works were the
same that I had interviewed. They were all photographers themselves. In their descriptions, they were
often mentioning other photographer’s style, like Gursky, Jeff Wall, Thomas Struth, Ruff etc. I think you
can feel the style of these photographers in the images I have made for that series. I used similar
strategies for two other series (New evening standards, memories of tourism), but this time I made up
the whole set of images directly on computer, using my image bank.
But how was it possible? Those people were describing you an image that is composed of something
that is not in your image bank.
It was quite easy because they described feeling and impressions. They didn’t describe an exact scene.
I didn’t have to set up a lot of elements, most of the time they even forgot what the background looked
like. So in this work many photographs have no background.
For this show at the Bonnefanten Museum you proposed the project: ‘Déjà Vu
Baldessari’. What is your relation to baldessari’s work?
I saw the video ‘Baldessari sings Sol LeWitt’ some years ago and it stayed in my mind for a while.
What do you think baldessari does to Sol LeWitt through singing his sentences?
LeWitt is giving a solution. Baldessari is treating that solution as a problem. The thirtyfive articles that
is setting the rules of conceptual art are sung by Baldessari, using the melody of pop songs of that time
(Star spangled banner, heaven). The presentation quality (the pop songs) generates a vertigo when
confronting the meaning of those articles. Presentation strategies are immediate, therefore it steps in
front of the content. That’s also how advertising is thought.
You proposed to show ‘Baldessari sings le witt’ video, but without sound, and the screen
been turned towards the wall.
It was a kind of extension of Baldessari’s move towards Sol LeWitt sentences. I used Baldessari’s video
for it’s visual quality: there’s nothing really to see, but the light the monitor produces from that video
has quite a nice greyish quality. I wanted to show this light to the public. I turned the TV towards the
wall which became a reflector, and displayed the light coming from Baldessari’s video in the dark
exhibition room. It seems light is a crucial element in the content of your other works as well .
Sometimes I specifically want to emphasise on the medium itself. Light is a key element for the
medium of film or photography. I use it as a basic point to start looking at things.
Maastricht, November 2008.
Off The Phone
Article published in french language in Code 2.0 magazine (FR) by
Clément Dirié, March 2011
Jean-BaptisteMaitre
Off the phone
Un artiste extrait de son téléphone une sélection de photographies. Ces images, au statut précaire,
éclairent sur la mani è r e dont l’artiste appréhende le monde et le lien que ses oeuvres entretiennent
avec le réel. Jean-Baptiste Maitre mène une réflexion sur la nature des images fixes et animées, leurs
processus de fabrication (photographie, récit, photomontage) et la manière dont elles peuvent rendre
compte, comme techniques et discours, du réel et des artefacts, notamment artistiques.
Né en 1978 à Montluçon, Jean-Baptiste Maitre vit et travaille à Amsterdam où il a été en résidence à la
Rijksakademie (2009-2010). Il participe en mai 2011 au 56e Salon de Montrouge. « La prise de notes
photographiques grâce au téléphone est irréfléchie et gratuite, c’est une impulsion sans finalité. Mises
bout à bout, ces images deviennent pour moi une petite pinacothèque de la pensée, comme une
planche d’images mnémosyne irréductibles à l’ordre du discours. »
Clément Dirié Code 2.0 magazine, March 2011
CODEX
Press release in french language of the group exhibition CODEX, at
HEAD, Geneva, CH,
September 2011
Apparu sous l’Empire Romain, entre le 1er et le 2e siècle de notre ère, le codex (livre, ou bloc de bois
en latin) désigne la première forme d’ouvrage relié. Succédant au rouleau, il permet- tait de
hiérarchiser le contenu d’un texte en accédant directement à la page souhaitée. Codex est le titre
d’une exposition manifeste conçue par Pierre Leguillon avec les enseignant-e-s et les étudiant-e-s de
la nouvelle option Bachelor du Département Arts visuels de la Head–Genève consacrée aux multiples
pratiques liées à l’«approp-riation» au sens large. Présenté à l’occasion de la réouverture de la
bibliothèque de la Head–Genève, fermée pendant une année pour travaux, ce projet est né d’une
enquête collec- tive qui, face à la volonté forcenée de numériser tous les livres, part du pos- tulat que
la bibliothèque est désormais « aplatie ». Pourquoi, à l’heure des bases de données numériques, des
bibliothè- ques en réseau, du développement de nouveaux supports digitaux, ramener ainsi le codex à
deux dimensions, au format de l’écran? Et pourquoi continuer de mimer l’espace du livre «classique»,
en conservant le foliotage, en simulant des pages qui se tournent, etc.?
Ce geste irréversible, qui consiste à ramener le livre dans le plan, jalonne toute l’histoire de l’art
occidental, et semble un motif récurrent de l’art le plus récent. on pense d’emblée aux natures mortes
hollandaises du 17e siècle, dont la représentation du livre est un genre en soi (Nature morte de livres
de Jan Davidsz de Heem, 1628) ou aux trompe- l’oeil qui prennent pour objet des biblio- thèques,
figurant souvent des portraits ou des autoportraits en creux de leurs propriétaires (Trompe-l’oeil aux
rayons de bibliothèque avec partitions et traités de musique, Crespi vers 1710). Dès l’apparition de la
photographie, les pionniers de l’histoire du médium ont aussi oeuvré dans ce sens. William Henry Fox
Talbot inclut par exemple dans The Pencil of Nature, A Scene in a Library (1843–44), pour laquelle il
installa un fragment de sa bibliothèque dans le jardin de l’Abbaye de Lacock car la lumière manquait à
l’intérieur. Les bibliothèques photographiées par Clegg & Guttmann dans les années 1980 ou plus
récemment par Hans-Peter Feldmann, se font l’écho de ces modèles fondateurs. Le Codex semble
aujourd’hui voler en éclats, comme sur les lithographies où Ed Ruscha dessinait ses propres livres
volant au milieu de nulle part. D’une manière très similaire, le maître Japonais de l’art textile Serisawa
keisuke (1895–1984) a réalisé en 1968 un remarquable paravent en deux parties, à partir d’une
technique traditionnelle de peinture sur soie au pochoir, où il représente des livres et des rouleaux qui
s’envolent, depuis une table dans la partie gauche, vers une sorte de tapis volant vert dans la partie
droite. Et bien que les ouvrages représentés soient japonais, il s’inspire d’exemples coréens des 18e et
19e siècles qui représentent des livres dans des scènes d’atelier(s), comme des studiolo. Une
révolution du livre, et du codex–sur laquelle nos cultures étaient basées–est en train de s’opérer.
L’accrochage verra donc le livre s’éman- ciper de la bibliothèque, et les oeuvres s’affranchir du mur, à
l’instar des dispositifs d’exposition d’Herbert Bayer ou de Frederick kiesler par exemple.
L’exposition est structurée autour d’une myriade d’oeuvres–une bibliothè- que virtuelle–présentée sur
un mur central, pivot et « clou » de l’exposition et d’une antichambre de dessins, empruntés à des
gravures, des illustrations, des bandes dessinées. L’expo- sition reste donc à la surface même du livre
dont il déforme les images ou morcelle le texte. Car si Codex peut évoquer une forme de bibliothèque
babélienne (rappelons que Jorge Luis Borges décida de passer les dernières années de sa vie à
Genève et qu’il est enterré au Cimetière des Rois), il n’est pas tant ici question du contenu des
ouvrages, dont ils ont été délibérément vidés, que de leur devenir image. On y explore donc un univers
« rhizomatique », fait de relations et de tensions entre différentes formes de représentations,
questionnant le statut du livre exposé. En effet, les exposi- tions regorgent aujourd’hui de livres,
présentés sous vitrine, même lorsqu’ils ne sont pas rares. Pourquoi, le musée, « lieu de la distance »,
tend à les rendre « intouchable », à les transformer en objets de contemplation plutôt que d’usage ?
L’exposition Codex est pensée comme un organisme vivant, et offre autour des oeuvres sélectionnées
une série d’extensions, au cours de trois soirées de projections, conférences, et d’échanges qui
permettront également de « performer » le livre, de le voir manipulé, interprété, en direct ou au
cinéma, par le geste et la parole. ouvrant le bal, Megan et Rick Prelinger, fondateurs de la Prelinger
Library à San Francisco et associés au projet à travers un workshop mené avec les étudiant-e-s,
donneront une conférence le 6 octobre à 18 h. Elle sera suivie d’une projection de quelques films tirés
des Archives Prelinger.
CODEX oeuvres de Matthew Bakkom, Erica Baum, Lætitia Benat, Jesus Alberto Benitez,
Alexandrine Boyer, Cle' & Guttmann, Claude Closky, Moyra Davey, Marina Faust, Vianney
Fivel, Mathis Gasser, Rodney Graham, Marie-Ange Gui!eminot, Thomas Hirschhorn, Ana Jotta,
John Latham, Louise Lawler, Pierre Legui!on, Urs Lüthi, Benoît Maire, Jean-Baptiste Maitre,
Rémy Markowitsch, Barry McGee, Ceel Mogami de Haas, Aurélien Mole, Jean-Luc Moulène,
Damián Navarro, Marylène Negro, Conny Purti!, Didier Rittener, A!en Ruppersberg, Yann
Sérandour, David Scher, Roman Signer, Jean-Luc Verna, Raphaël Zarka.
Une exposition conçue par Pierre Leguillon, avec la collaboration de Didier Rittener,
Benjamin Stroun, Jill Gasparina, Damián Navarro, Thomas Bonny, Livia Gnos et
les étudiant-e-s de l’option Bachelor Arts visuels «Appropriation» de la Head–Genève.
LiveInYourHead Institut curatorial de la Head–Genève Rue du Beulet 4 1203 Genève
www.hesge.ch/head
Vernissage Vendredi 07.10 dès 18h Exposition 08–28.10.2011 Mercredi–samedi, 14–19 h
Shaped Cinema
Salon de Montrouge 2011 Catalogue extract in french language, Clara
Schulmann on Jean-Baptiste
Maitre, Montrouge (FR), March 2011
“Glaser: Are you implying that you are trying to destroy painting?
Stella: It’s just that you can’t go back. It’s not a question of destroying anything. If something’s used up,
something’s done, something’s over with, what’s the point of getting involved with it?”
Des modèles morts, soi-disant enterrés, on continuera de discuter. Frank Stella a-t-il réellement mis
fin à la peinture? Ou plutôt relancé l’éternelle possibilité du discours sur et à partir de la peinture?
Comment les images survivent-elles à l’ère minimale et conceptuelle qui, dans les années 1960,
consacre la peinture et l’image comme objets?
Jean-Baptiste Maître discute de cet héritage et croit à un médium visible, affirmé, quitte à produire,
avec lui, le désordre. S’il a longtemps travaillé pour la publicité, c’est pour y apprendre l’art de
produire des images à partir de rien. Cette artificialité, dont l’ordinateur demeure le grand metteur en
scène, l’artiste la met au service du vocabulaire minimal et conceptuel - plus simple, plus économique.
Une partie de son travail artistique consiste à générer artificiellement des images d’oeuvres, jouant
ainsi avec notre mémoire. Les oeuvres minimalistes constituent notre culture visuelle : sans les avoir
nécessairement vues exposées, notre mémoire en a documenté la forme. C’est cette mémoire
documentaire que l’artiste met au travail. Entre nous et les oeuvres, une vaste production médiatique
fait écran. Jean-Baptiste Maître choisit de donner toute son importance à cet espace « entre »,
réceptacle d’informations et de formes. Comme les artistes minimalistes, Jean-Baptiste Maitre fait de
son atelier la scène idéale sur laquelle rejouer les souvenirs des oeuvres. Que l’atelier ressemble au
white cube lui convient: pour son oeuvre Bonnefantenmuseum Sculptures Report (2008) il installe sa
caméra au milieu de quatre murs du musée de Maastricht et filme en un long mouvement circulaire
une série de formes minimales. Les jeux d’ombre et de lumière, les vitesses changeantes des
mouvements de caméra font de cet espace et de ces formes pauvres un théâtre primitif. Au
minimalisme est ainsi rendu un hommage à la fois absurde (de brèves et fantomales apparitions de
l’artiste lui-même dans le champ commentent un mouvement sans finalité) et expert (le film renseigne
l’exposition des oeuvres minimalistes dans le white cube). En réplique à une oeuvre de Dan Flavin,
Jean-Baptiste Maître réalise des néons en céramique (Dan Around, 2010), lourds et fragiles, à l’opposé
du médium original. Là encore, et avec humour, il s’agit de fabriquer une image à partir d’un souvenir.
Avec Shaped Cinema (2010), l’artiste fait converger toutes ses recherches. Son point de départ : une
forme dessinée par le passage du soleil dans son atelier. Il y reconnait un Shaped Canvas de Frank
Stella. Comment matérialiser cette forme qui s’impose à lui ? En photographiant le catalogue de la
première exposition rétrospective de Stella en 1970 au Moma, et en réimprimant le négatif de ces
photos sur une pellicule 35mm, il obtient ce qu’il recherche: les oeuvres et ce fameux attirail critique
de réception de l’art (textes, légendes d’images, etc.) qui, par le commentaire, l’enserre et
l’accompagne. Les oeuvres de Stella ne sont plus dissociables du discours que l’on a produit sur elles,
de la façon dont elles furent mises en page, des noms d’artistes ou de critiques qui leur furent
associés. Fragmentaire (le déroulé de la pellicule, vertical, ne rend aucune image intégralement),
Shaped Cinema devient le cartel mobile et mouvant non seulement du travail de Stella, mais aussi de
la façon dont nous composons quotidiennement avec ces images. Shaped Cinema ouvre une voie : son
feuilletage filmique esquisse la possibilité, comme on lit un livre, de lire un film.
1 “Bruce Glaser: Questions to Stella and Judd”, in Minimal Art: a critical anthology, éd. Gregory
Battcock, 1968, University of California Press, p.157.
Clara Schulmann, catalogue Salon Montrouge 2011, mars 2011
Cultural Memories
Catalogue extract in french language, exhibition at Galerie In Situ/
Fabienne Leclerc, Paris 2009
Les processus, mentaux comme techniques, de fabrication des images et des objets sont au coeur de
la pratique de Jean-Baptiste Maître, développée dans ses sculptures, vidéos et photographies. Croisant
la réflexion «near documentary» de Jeff Wall, l'aisance pour la création de photographies assistée par
ordinateur - aisance permettant d'éviter le piège de la fascination technologique - et une prédilection
pour une conception de la photographie non attachée aux sujets mais à ses techniques et spécificités,
cette pratique s’intéresse aux différents stades de notre relation avec les images, notamment
médiatiques. Pour Une anthologie personnelle d'images médiatiques, Jean-Baptiste Maître a demandé
à sept personnes de lui décrire une image vue dans la presse, rémanente. À partir de cette description,
il a reconstitué ces images en studio, prenant son corps et celui de proches pour matériaux.
Délégation du sujet, double traduction d'une image originale, superposition des mémoires et des
interprétations, allusions - inconscientes ou non - à des esthétiques différentes, de Thomas Struth à
Wolgang Tillmans. de la photographie publicitaire au documentaire, ces photographies de mémoire
sont également laissées à l'appréciation et à l'appropriation de l'observateur. Pour les oeuvres de la
série «New Evening Standard». des unes de journaux réduites à leur plus simple et efficace
expression, telles qu'elles peuvent apparaître sur les trottoirs britanniques, ont été présentées à des
personnes ignorantes du contenu des articles et des éventuelles illustrations les accompagnant. Leurs
descriptions ont produit des poèmes visuels surréalistes traduits par montage informatique. À
nouveau, à partir d'un contenu délégué, un travail de double subjectivation donne naissance à des
images que leur apparence rend encore plus énigmatiques.
Jean -Baptiste Maitre.
né à Paris en 1978, vit à Amsterdam
Une anthologie personnelle d'images médiatiques, 2007, installation de sept photographies
imprimées sur papier laser et pliées, cadre en bois, 86 x 100 cm, 74 x 95 cm, 62 x 86 cm,
124 x 95 cm, 84 x 82 cm, 145 x 95 cm et 74 x 95 cm
Flight Chaos Anger Grows ; Order Blames Orange
Order; Experts Examine Tragic Whales, 2007-2009, série « New Evening Standards »,
photographies lambda sur papier kodak, 60 x 80 cm, 60 x 40 cm et 50 x 60 cm.
Texte de Clément Dirié, commissaire de lʼexposition Cultural Memories/ Recits Parallèles, galerie
In Situ/ Fabienne Leclerc, Paris, 2009.
Partis Pris
Press Release in french language, group exhibition at galerie Claudine
Papillon, Paris 2010
Les oeuvres de Jean-Baptiste Maître, d'Aurore Pallet, de Florian Pugnaire et de Stéphane Vigny sont le
nouveau "partie pris" de la galerie Claudine Papillon qui, pour la seconde fois, propose une sélection
de jeunes artistes de la scène française actuelle, aux pratiques et aux supports différents. Humour,
poésie et esprit critique font naturellement écho la sensibilité de la galerie.
Jean-Baptiste Maître s'intéresse au processus mental mais aussi technique de fabrication et de
persistance des images dans notre inconscient culturel collectif. Il interroge le souvenir que nous
gardons des oeuvres d'art. Dan around utilise la figure du néon en tant qu'objet mais aussi en qualité
d'archétype conceptuel des années 70 (tel que Dan Flavin a été le premier à le définir) qu'il détourne et
dont il reconstitue une déflagration possible : ses néons en céramique semblent prendre ainsi l'allure
de vestiges à la signification brouillée, distordue par le filtre des années, dans l'impossibilité de
dispenser d'autre éclat qu'un halo de lumière morte, comme pétrifiée. Mais paradoxalement, c'est
avec humour et optimiste qu'il interprète un éventuel "devoir de mémoire".
Jean-Baptiste Maitre est né en 1978. Il vit et travaille depuis de nombreuses années aux
Pays-Bas et est actuellement en résidence à la Rijksakademie, Amsterdam.
Light Box
Press release in french language, screening of Shaped Cinema at Centre
Pompidou, Paris, April 2011
1er Avril- 30 Mai 2011
Programmation «Light Box», Centre Pompidou-Bureau des Vidéos/ JRP Ringier, Paris, FR
JEAN-BAPTISTE MAITRE
Shaped Cinema (Motion Film), 2010
Film DV-Pal, couleur, 13’
Courtesy de l’artiste et de la galerie Martin Van Zomeren, Amsterdam
Réunies dans ce premier programme consacré aux artistes en résidence à la Rijksakademie
d’Amsterdam, les oeuvres de Jean-Baptiste Maître (né en 1978 à Montluçon, France) et Feiko Beckers
(né en 1983 à Witmarsum, Pays-Bas), témoignent, avec brio, de deux approches contemporaines du
film d’artiste.
Avec Shaped Cinema (Motion Film), Maitre poursuit sa réflexion sur les processus de fabrication des
images et la manière dont celles-ci peuvent rendre compte, comme techniques et discours, du réel et
des artefacts, notamment artistiques. Son corpus d’oeuvres récent, intitulé « Shaped Cinema »,
composé du film diffusé et d’un ensemble de travaux photographiques, s’empare, comme auparavant
Film de Jour (2010), de la pratique de Frank Stella. Les oeuvres de cette figure essentielle de la
modernité picturale sont davantage traités comme des motifs et des présences que comme une
référence conceptuelle. Ici, un catalogue publié en 1972 fait office de matériau de travail. Après en avoir
reproduit les pages – y compris celles consacrées au texte de William Rubin – sur des bandes de film
35 mm, Jean-Baptiste Maitre les a filmées dans un montage donnant naissance à une vision
kaléidoscopique de l’ouvrage. En quelque sorte, à un film d’animation, lecture microscopique et
géométrique d’un support imprimé passé au filtre du support animé.
Clément Dirié, Paris, Janvier 2011
Light Box II
Press release in french language, screening of Why Do Things... and
Bonnefantenmuseum Sculptures Report at Centre Pompidou, Paris,
June 2010
1er Juin- 30 Juin 2010
Programmation «Light Box», Centre Pompidou-Bureau des Vidéos/ JRP Ringier, Paris, FR
BONNEFANTENMUSEUM SCULPTURES REPORT /
WHY DO THINGS GET IN A MUDDLE /
FILM DE JOUR
Jean-Baptiste Maitre
Né en 1978 à Montluçon, actuellement en résidence à la Rijksakademie d’Amsterdam, Jean-Baptiste
Maitre s’intéresse aux processus de fabrication des images et des objets, qu’ils soient techniques
(photomontage, retouche informatique, création assistée par ordinateur) ou mentaux (description de
photographies, remémoration d’images médiatiques). Sa pratique, développée dans des sculptures,
des vidéos et des photographies, croise la réflexion « near documentary » de Jeff Wall et un
questionnement sur les potentialités technologiques contemporaines afin d’analyser la manière dont
nous regardons et interprétons les images que nous produisons et qui nous environnent.
Les trois films courts présentés mettent en scène des oeuvres de l’artiste dans l’espace de l’atelier et
de l’exposition, en jouant des possibilités de la lumière et de la notion d’oeuvre en cours. Film de jour,
réflexion sur l’abstraction, mêle des images issues d’un documentaire sur l’artiste américain minimal
Frank Stella et des jeux de lumière naturelle filmés dans l’atelier de l’artiste. Sculptures Report
documente d’une manière indirecte une exposition d’oeuvres uniquement installées pour le tournage
du film. Le mouvement rotatif de la caméra et les jeux d’ombres créent une atmosphère envoûtante
qui opacifient notre rapport aux sculptures plus qu’ils ne l’expliquent. Enfin, Why Do Things Get In A
Muddle ? (Pourquoi les choses sont-elles en désordre ?) nous fait assister à la réalisation d’une oeuvre
en temps réel consistant en l’écriture d’une phrase réalisée grâce aux déplacements d’un néon. Cet
élément iconique de l’art minimal s’anime alors pour contrecarrer l’impression d’ordre et de simplicité
que son apparence industrielle induit. Dans chacun de ses films, Jean-Baptiste Maître propose ainsi de
courtes scènes, pures et très graphiques, qui jouent aussi bien sur la perception visuelle que sur notre
compréhension de ce que nous voyons : les jeux d’ombres sont-ils des sculptures ? Arrivons-nous à
recomposer la phrase de lumière ? Comment pouvons-nous décrire ces sculptures qui semblent
presque immatérielles ?
Clément Dirié, Paris, avril 2010
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